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HYPÉRION
Il était comme dans une conte,
Une belle jeune fille,
Comme jamais on le raconte,
D'impériale famille.
Car elle était merveille blanche
Et unique rejeton,
Comme la Vierge entre les anges,
La lune des constellation.
Dans l'ombre aux voûtes majestueuses
Elle va d'un pas ardent
Vers le fenêtre lumineuse,
Où Hypérion attend.
Elle le voyait sur les mers
S'élever brillant là-haut
Et sur les sentiers solitaires
Mener de sombres bateaux.
Elle le revoit chaque jour
Ainsi s'épanouit son feu
Lui, la regardant à son tour
Il tombe d'elle amoureux.
Comme elle appuyait dans son rêve
Les tempes sur ses deux mains
En soupirant pour lui sans trêve,
Son coeur, son âme sont pleins.
Et combien vivant chaque soir
S'allume-t-il en effet,
Quand vers l'ombre du château noir
Devant lui elle apparait.
Doux Hypérion, descend du ciel
En glissant sur un rayon
Qu'éclaire ton feu éternel
Toute ma vie, ma raison!"
Ô viens! indicible trèsor,
Laisse ton monde envié,
Je suis Hypérion qui t'adore,
Tu seras belle mari ée.
- Père, délie-moi des profondes
Et lourdes éternités,
Au long de l'échelle du monde
A jamais tu seras loué;
Mais donne-moi un autre sort,
Contre n'importe quel prix,
Car tu es principe de mort,
Ainsi que source de vie;
Reprends de mon regard l'ardeur
Mon nimbe qui toujours luit
Et pour tout donne-moi une heure,
Une heure d'amour exquis…
C'est le hasard qui vous enserre
Dans votre milieu étroit,
Mais moi , dans mon grand univers
Je reste immortel et froid.
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